De la mobilité physique à la mobilité vestimentaire…

  • Parcours de jeunes

« Jules » , élève de 3ème générale, n’a pas supporté le confinement. Il n’a pas été capable de suivre les cours en distantiel.  Refusé sur tous ces vœux de 2de pro, sa mère a demandé le redoublement. A la surprise de sa famille, il a néanmoins obtenu son DNB et dès lors,  il s’est complément démotivé sur sa deuxième 3ème générale.

Accueilli sur la MLDS  suite aux ES de septembre 2021, Jules n’a pas de projet professionnel mais il sait qu’il n’aime pas l’école et qu’il souhaite choisir l’alternance. La vente l’intéresse : il fait un premier stage en prêt-à-porter : la vente lui plaît mais il s’ennuie. Il découvre une vente plus technique en faisant un stage dans un magasin de jouet. Il hésite… ne sait plus… me parle de plombier, d’agent immobilier, de pompier, de l’armée,…  En formation, il fait le travail demandé mais il est souvent replié sur lui-même, la tête entre ses mains. Il dit souvent qu’il n’est pas social mais il se présente plutôt comme leader dans les exercices de groupe. Je lui propose de prendre rendez-vous avec le CIO au retour des vacances. Les vacances de février arrivent : Jules habite un petit village et pour qu’il ne se replie pas sur lui-même  et sur les jeux vidéos, étant seul à la maison la journée, les parents lui proposent d’aller chez le grand frère qui habite à Dijon. Il découvre la «  grande » ville, ses animations, ses cinémas,… se confie à sa belle-sœur sur ses doutes, sa peur de finir encore l’année sans projet, sans rien. Sa belle-sœur lui propose, pourquoi pas,  de faire un stage là où elle travaille. Il rencontre le Directeur associé de meubles à XXXX. Je le retrouve en formation juste après les vacances : il est métamorphosé, me parle avec enthousiasme du magasin, de l’entretien qu’il a eu avec le directeur, des références de modularité de tous les canapés qu’il faut apprendre par cœur… alors qu’il n’a pas encore commencé son stage !, qu’il doit aller acheter un pantalon noir et des chaussures de ville ( lui que j’ai vu tous les jours de l’année en survêtement/basket ), que « Dijon c’est beau, c’est grand, ça bouge… » Il a très peur que la Principale n’accepte pas qu’il fasse un stage d’un mois à Dijon.

 Tout a été très vite et s’est enchaîné : excellent stage, un Jules « investi, volontaire, qui a une réelle envie d’apprendre et qui percute bien ! », un jeune homme, transformé, nouvel habit, nouvelle posture ! Le responsable du magasin ne connaissait pas l’alternance : il a été séduit par la formule et les aides financières apportées à l’entreprise. Les parents recherchent aujourd’hui un studio proche du logement du grand frère.

Tout a été un peu trop vite pour la maman qui voit partir son « petit dernier du nid » qui a grandi trop vite… Elle s’est faite violence pour accepter ce projet mais elle voit son fils s’épanouir un peu plus chaque jour, lui téléphone chaque soir et elle a accepté que Dijon ne soit pas à l’autre bout du monde … !

Article écrit par Catherine Baillet, Coordonnatrice MLDS

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