Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir observé un coucher de soleil
avec des couleurs chaudes camaïeu de rouge, d’ocre et d’orange.
Devant la mer, je serais allongée sur le sable
en l’observant au dessus de moi
la mer sans vague, sans personne autour.
En n’entendant que le bruit de la mer et des oiseaux.
Je ne voudrais pas partir
sans avoir fait une soirée avec toutes les personnes que j’aime
afin de pouvoir leur dire adieu
en repensant à tous nos moments passés.
Avec le sourire en oubliant les mauvais souvenirs.
Je ne voudrais pas aller au ciel
avant que les araignées, horribles et répugnantes créatures vivantes
aient disparu de la nature.
Et moi, j’imagine la fin de ma vie
comme une bestiole.
Une grande et grosse bestiole
qui mettrait fin à ma vie
en ouvrant ses mandibules
avec des horribles longues pattes poilues.
Je ne voudrais pas disparaître
Non Monsieur non Madame
avant d’avoir tâté
le goût qui me tourmente,
le goût qu’est le plus fort.
Je ne voudrais pas m’en aller
Avant d’avoir goûté
La saveur du bonheur
La saveur du sourire.
Je ne voudrais pas crever avant d’avoir vu
l’Alaska et son étendue blanche depuis un bateau
ou encore sans avoir rencontré Leonardo Dicaprio
Je ne voudrais pas mourir sans avoir fait un vol en zéro G
ou avoir vu New York et sa taille démesurée
Je ne voudrais pas rendre l’âme sans que celle-ci
soit passée par les nuages
ou avoir touché un koala et son pelage
Et enfin, je ne voudrais pas partir sans avoir vu disparaître
le racisme,
l’homophobie ou les classes sociales
Je ne voudrais pas mourir
Avant d’avoir escalader un dragon
Qui à la couleur du coqueliquot
Avant d’avoir volé dans les nuages,
Traversé les étoiles rayonnantes,
Touché ses immenses ailes époustouflantes,
Et le voir craché du feu froid.
Je ne voudrais pas mourir
Avant d’avoir vu l’amour s’éterniser à jamais,
Dans les cœurs de toutes races et de touts objets,
Qui seront a jamais liés,
Comme un champ de blé ou tout serait doré.
Je ne voudrais pas mourir
Avant d’avoir été dans la lune et le soleil,
Mélanger la lumière et le noir,
Voir le noir du ciel se transformer en une pétillante blancheur,
La blancheur des albinos qui serait vu pour une fois,
Comme un éclatant rayon de soleil.
Je ne voudrais pas mourir
Avant d’avoir dansé et chanté sur la grande place,
Avec tous ces gens qui seraient en folie,
La musique serait comme un nid d’oiseau,
Elle nous rassemblerait petits et grands.
Je ne voudrais pas mourir
Avant d’avoir galopé sur la plage,
Le sable volant, et l’eau qui caresserait le vent,
Ou les nuages serait froid et le vent chaud.
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir observé
la terre de l’espace.
Je serais entrain de planer
dans les constellations d’étoiles
Enorme globe bleu ciel.
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir fait
un retour dans le passé
pour pouvoir le caresser
une dernière fois
son poil si doux.
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir entendu
un dernier ronronnement
qui m’apaise.
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir touché
la lune
et de l’avoir croquée,
dès l’aube
tel un croissant
au petit déjeuner.
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir goûté
une rose blanche
pour que la paix soit en moi
tous mes pêchés apaisés
Je ne voudrais pas mourir
avant d’avoir vu disparaître
toutes les routes
qui démembrent le paysage
pour réinventer le voyage
en se téléportant.
Les jeunes de la MLDS de Sens Atelier d’écriture animé par Julie LACOUR, Professeure de lettres Outil : Boris Vian |