[Portrait] Mireille Philip (1901 – 1991) – Jasmine Denogent

Mireille Philip, née Cooreman, était une protestante active au sein du Plateau. En 1924, elle épouse André Philip, protestant, socialiste et démocrate, avec qui elle aura cinq enfants. André, député socialiste du Rhône à partir de 1936, fait partie des quatre-vingts parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 Juillet 1940.

Le couple décide alors de s’installer au Chambon-sur-Lignon, pour leur propre sécurité et afin d’organiser des conférences et des études bibliques dénonçant la politique du régime de Vichy. En été 1942, ils parviennent à envoyer leurs enfants aux Etats-Unis et André Philip quitte la France occupée pour rejoindre le général de Gaulle à Londres, où il se chargera notamment des liens avec la résistance en France. Continuer la lecture de [Portrait] Mireille Philip (1901 – 1991) – Jasmine Denogent

Le Plateau, lieu destiné à devenir une terre d’accueil pendant la Seconde Guerre mondiale – Marin Aujogues

Le Plateau fut tout d’abord une terre de résistance protestante.

Avant même la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685, les huguenots de la montagne résistèrent à une violente persécution suite à la destruction des temples de Saint-Voy et du Chambon.

Ainsi, cette montagne est devenue un refuge pour tous les cultes clandestins et pour les assemblées interdites pendant la période du Désert, en référence à la traversée du désert de Moïse et des Hébreux afin de fuir l’Égypte. Pendant cette période, de nombreux protestants restés en France deviennent clandestins pour éviter les persécutions religieuses qui sévissent de 1685 à 1787. Continuer la lecture de Le Plateau, lieu destiné à devenir une terre d’accueil pendant la Seconde Guerre mondiale – Marin Aujogues

[Concours] Léa Aujal récompensée !

Les Fondations de la Résistance, pour la Mémoire de la Déportation et Charles de Gaulle viennent de publier les résultats du concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire. Léa et Romane avaient participé à ce concours et nous sommes heureux de vous annoncer que Léa obtient le troisième prix !

Félicitations Léa !!!!!!!!!!!!

Retrouvez bientôt tout le palmarès sur  : http://www.fondationresistance.org

©Léa Aujal
« Le petit filet de la vie » ©Léa Aujal

Le petit filet de vie.

« Prison Montluc, Lyon. C’est là que nous, les quarante élèves du projet « Matricule 35 494″, nous sommes rendus le 13 janvier 2016 et ce, après avoir visité Izieu et en attendant notre voyage à Auschwitz. Continuer la lecture de [Concours] Léa Aujal récompensée !

La libération du camp de Ravensbrück : avril 1945 – C. Clergue

Marie-Louise Zimberlin, Dora Rivière, Violette Maurice, Louise Le Porz… toutes ces femmes que nous croisons via le projet Matricule 35 494 depuis bientôt un an ont été déportées au camp de Ravensbrück et enfin, l’excellent ouvrage de Sarah Helm « Si c’est une femme[1] », se penche sur le sujet de leur Histoire. J’écris « enfin » car l’histoire de ce camp érigé en 1938 par Himmler (1900-1945) -et réservé principalement aux femmes- n’avait jamais bien suscité l’intérêt des historiens, hormis l’Allemand Bernhard Strebel qui publie en 2003 : Ravensbrück. Un complexe concentrationnaire.

Les femmes, objet négligeable de l’Histoire ?  On pourrait le penser… Sarah Helm, en 896 pages, remédie donc à cette lacune et, l’ouvrage venant d’être traduit en français, nous ne pouvons que recommander vivement sa lecture. Continuer la lecture de La libération du camp de Ravensbrück : avril 1945 – C. Clergue

[Poésie] Micheline Maurel – De mon lit de prison

Micheline Maurel (1916-2009) a été professeur de lettres classiques. En 1942, elle entre dans le réseau de résistance lyonnais Marco Polo. Arrêtée en 1943, elle est déportée au Neubrandenburg, annexe du camp de Ravensbrück, matricule 22 410. Elle sera libérée en avril 1945. Elle publiera différents ouvrages dont des recueils de poésie.

De mon lit de prison qui geint quand on s’y pose
Si petit et si bas que l’on n’y peut s’asseoir,
Vers le ciel du levant et les pins au tronc rose
Je me tourne, le soir.
Là-bas est le pays du grand ami que j’aime
Et si je ne sais plus sous quels cieux il combat
Je sais que son regard, des antipodes même,
Se tourne vers là-bas.
Lui pour la liberté fait au loin sa besogne,
Moi, le sort à brisé mon travail et mes vœux,
Mais son cœur et le mien s’envolent en Pologne
Se rejoindre tous deux.

Ravensbrück, septembre 1943

[Portrait] Roger Le Forestier, l’injustice parmi les nations ? – Arthur Doré-Fruchard

roger-le-forestierNé le 8 juillet 1908 à Montpellier, vous auriez aujourd’hui 108 ans. Votre chevelure aurait certainement blanchi, mais vos convictions religieuses, protestantes et humanistes n’auraient sans doute pas changé.

Élève assidu, vous étudiez la médecine dans votre ville natale. Huguenot et philanthrope, vous avez déjà en tête de partir pour l’Afrique comme médecin missionnaire. Et c’est dans cette optique que vous quittez Montpellier pour l’Institut Pasteur à Paris, puis la faculté de Marseille, où vous soutenez votre thèse sur « Le problème de la lèpre dans les colonies françaises et en France » en 1932. Votre service militaire vous contraint à attendre 1934 pour rejoindre l’Afrique. 26 ans déjà, et vous n’avez peur de rien, ni de l’épidémie de dysenterie que vous soignez à l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné au Gabon, puis au Cameroun, ni même de la bilharziose, qui vous oblige quand même à regagner la France en juillet 1935, et plus précisément Le Chambon-sur-Lignon… Continuer la lecture de [Portrait] Roger Le Forestier, l’injustice parmi les nations ? – Arthur Doré-Fruchard

Nathalie Petit Gallet – Professeur de Lettres Modernes

Tenter de trouver les mots justes. Tenter de faire résonner les mots des Justes.

Associer cette année les pratiques théâtrales au projet matricule, c’est permettre de questionner encore et toujours notre capacité à dire, à transmettre une histoire, notre histoire ; occuper physiquement un espace, un lieu pour activer une prise de conscience, pour s’emparer d’une volonté.  Le théâtre comme une distance qui permettrait de mieux réaliser, se réaliser peut-être, mais surtout comme un engagement, une recherche de justesse.

Les rencontres, la qualité des échanges,  les réflexions soulevées par ce projet, de l’intérêt formidable qu’il suscite jusqu’aux préoccupations très actuelles qu’il soulève, tout contribue à entretenir un esprit de créativité, une place que l’on doit préserver, un air qu’il est tellement important de continuer à se donner, de continuer à respirer.

« Les mots justes, trouvés au bon moment, sont de l’action », Hannah Arendt.

Nathalie Petit Gallet – Professeur de Lettres Modernes

L’indifférence collective au sort des Tsiganes internés dans les camps français, 1940-1946 – Cairn.info

« Le divers décroît. Là est le grand danger terrestre. C’est donc contre cette déchéance qu’il faut lutter. »

Victor Segalen, Essai sur l’exotisme, 1904-1918.


En dépit de leur présence ancienne attestée en France depuis le début du XVe siècle [1], et contrairement à l’hospitalité dont ils bénéficièrent dans ce pays et partout ailleurs en Europe auprès des autorités municipales et des nobles, aux bonnes grâces accordées par les cours royales et princières, et une attitude bienveillante qui prévalut à leur égard jusqu’au XVIIe siècle [2], les Tsiganes ne reçurent pratiquement aucune aide ni protection, matérielle et morale, lorsqu’ils furent persécutés durant la Seconde Guerre mondiale sous l’Occupation, période la plus noire de leur histoire. À l’exception de quelques personnes dévouées, qui tentèrent de soulager les souffrances vécues par les familles, les « nomades » internés, pour la plupart de nationalité française, durent affronter seuls, dans le plus grand dénuement, et abandonnés de tous, les épreuves et situations dramatiques liées aux conditions de l’internement [3]. Lire la suite.

Source : L’indifférence collective au sort des Tsiganes internés dans les camps français, 1940-1946 – Cairn.info – Emmanuel Filhol, Université de Bordeaux 1, Laboratoire Épistémé (EA 2971)

[Actualité] Enfin ! « La France admet sa responsabilité dans l’internement de Tsiganes de 1940 à 1946 »- Le Monde, 29 octobre

Lors d’une cérémonie d’hommage sur le site de l’ancien camp de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, François Hollande a reconnu « la souffrance » des milliers de nomades internés par le régime de Vichy de 1940 à 1946.

« Le jour est venu et il fallait que cette vérité soit dite », a dit François Hollande, reconnaissant « la souffrance » des milliers de nomades internés par le régime de Vichy.

Source : La France admet sa responsabilité dans l’internement de Tsiganes de 1940 à 1946

[Portrait] Daniel Trocmé, monsieur le professeur Juste parmi les Nations – Marie Lévêque

Le Chambon-Sur-Lignon, un village protestant situé en Haute-Loire entre Valence et Le Puy-en-Velay, fait partie du réseau des Lieux de mémoire de la Shoah en France. Mais contrairement à d’autres lieux de mémoire tels que le camp de Gurs, c’est le seul site qui n’est pas associé à l’arrestation ou à la déportation de Juifs mais au sauvetage de ceux-ci. Ainsi, durant la période 1939-1945 sur Le Plateau -une vaste zone montagneuse dont le centre géographique et d’action était le village du Chambon-sur-Lignon- un sauvetage ordinaire mais pas officiel s’organisa et sauva des milliers de Juifs, de Républicains espagnols, d’enfants de résistants… À ce titre, le village du Chambon-sur-Lignon a reçu en 1990 la distinction de « Juste parmi les Nations » pour l’action de courage et de bravoure qui fut menée durant la Seconde Guerre Mondiale par des hommes et des femmes, héros pour toujours. C’est aujourd’hui le portrait de Daniel Trocmé que je viens vous présenter, qui fait partie de ceux qui ont porté des valeurs bien oubliées durant cette sombre période de l’histoire. Continuer la lecture de [Portrait] Daniel Trocmé, monsieur le professeur Juste parmi les Nations – Marie Lévêque

[Exposition] Portraits de Résistantes, trop souvent oubliées – Marie Lévêque

afficheexposouvenirs_de_femmes_deportes_cluny_-_copie« Des Françaises à Ravensbrück » est une exposition de photographies de Marie Rameau, photographe. Cette exposition est le résultat de rencontres d’une cinquantaine de femmes résistantes et qui ont été déportées à Ravensbrück. Ravensbrück est un camp de concentration qui sera un bagne pour  quelques 9 000 déportées françaises dans les conditions terribles que l’on imagine : le froid, les maladies, le travail forcé, l’épuisement jusqu’à la mort… Continuer la lecture de [Exposition] Portraits de Résistantes, trop souvent oubliées – Marie Lévêque