Si la nécessité de témoignage pour les déportés nous semble indispensable et évidente, on oublie bien souvent que leur tâche n’est pas aisée. Au sortir de la guerre, leur terrible histoire intéressait peu et la majorité des gens voulaient sans doute oublier ces cinq années de guerre et retourner à une vie normale. Mais après avoir vécu une expérience terrible telle que la déportation comment retrouver une vie normale ? On pourrait penser que le témoignage est libérateur mais ce n’est pas toujours le cas, comme nous le montre l’autobiographie dont je vais vous parler : l’Ecriture ou la vie de Jorge Semprún.Continuer la lecture de [Livre] L’écriture ou la vie, de Jorge Semprún – Marie Lévêque→
– C’est quoi le truc où tu es allée avec ton lycée ?
– Le Chambon-sur-Lignon
– Qu’est-ce que t’es allée faire là-bas ?
– Bah en fait je t’explique : tu sais que pendant la Seconde Guerre mondiale les nazis déportaient les Juifs ? Et bien, au Chambon et les villages des alentours, -ça s’appelle le Plateau- les habitants ont caché beaucoup de Juifs : des hommes, des femmes, des enfants. Ils ont aussi organisé des passages vers la Suisse -zone neutre- et où l’on pouvait donc se cacher. Continuer la lecture de [Justes] Le Plateau expliqué à un petit frère – Louise Goujon→
Tous les régimes totalitaires du vingtième siècle -de l’Italie à l’Union Soviétique en passant par l’Allemagne- comprennent très tôt l’importance de contrôler la jeunesse ; un slogan de la propagande du troisième Reich dira même : « L’avenir appartient à celui qui contrôle la jeunesse ». C’est ainsi que fleurit partout en Europe pendant la période de l’Entre-deux- guerres, des organismes ayant pour but d’encadrer et de fanatiser la jeunesse afin d’en faire des bons et de dociles soldats…
Oscar Rosowsky, Juif d’origine russe, est né à Berlin en 1923.
Sa famille emménage à Nice en 1933 pour échapper à la montée du nazisme en Allemagne. C’est là qu’il suit des études secondaires. Puis, ne pouvant pas faire d’études supérieures pour des raisons financières mais aussi à cause des lois antisémites promulguées par Vichy, il est engagé en tant qu’apprenti par un artisan du nom de Septembre qui répare des machines à écrire. A Nice, à cette époque, personne ne se doutait que des camps, même d’internement en France, pouvaientexister, preuve que la censure était extrêmement présente. Continuer la lecture de [Portrait] Oscar Rosowsky, le faussaire du Plateau – Allan Decoudu→
Lois Lowry was born in March 20, 1937 in Honolulu, Hawaii. She’s an American writer credited with more than thirty children’s books and sue has won many awards, including two Newbery Medals, for The Giver and for Number the Stars, published in 1990. As an Author, Lowry is known for writing about difficult subjects matters within her works for children. She has explored complex issues such as racism, terminal illness and murder, among other challenging topics. Number the Stars is her first historical fiction – a story about the escape of Jews from Denmark in 1943. Continuer la lecture de [Livre] Number the stars, by Lois Lowry – Or how Denmark saved its Jews – Jasmine Denogent→
Inspiré d’une histoire vraie, le récit épique et émouvant de la survie miraculeuse, à travers la campagne polonaise, d’un petit garçon juif échappé du ghetto de Varsovie.
9 Novembre 2016. Un mois froid et humide, des nouvelles peu réjouissantes. Les filles- Jasmine, Rivka, et les deux Maries sont un peu tristes et fatiguées des nouvelles du petit matin, outre-Atlantique. Arturo Ui, là-bas. Et ici, lutter contre les ombres qui montent…
Alors qu’ici s’annoncent des commémorations qui font encore un peu trembler, un mois qui respire mal, novembre à Paris, passer sous terre sous l’écho des massacres aux stations de métro, emmener entre deux trains les filles rue des Rosiers boire un thé et manger un morceau de Cernik chez Finkelstajn et leur montrer les plaques, tout le petit arsenal du souvenir des rues, ces plaques si sages, si lisses, qui disciplinent la violence de ce qu’elles commémorent, – on passe de gare en gare, libre, et puis on prend des trains, qui transportent des gens libres entre la France, l’Allemagne, le Benelux. Des Ardennes longées, des langues croisées, de plats pays et des fleuves traversés. Les frontières sont ouvertes, encore. Pas de mur à l’horizon. L’Europe, encore, une terre de paix, – À 16h, sous la pluie et déjà les décorations de Noël, nous arrivons à Düsseldorf, la ville de Heinrich Heine (qui a écrit « Enfant perdu », poème allemand au titre français du poète contraint à l’exil, poème sur la résilience), la ville de Simha Arom. Continuer la lecture de [Rencontre] Enfant perdu – ou Simha, une histoire de résilience – Catherine Girbig→
1er décembre 2016. C’est une voix qui s’est tue et des yeux pétillants qui ne brilleront plus. Régine Jacubert, « l’insoumise », la résistante, est décédée, hier matin, chez elle, alors qu’elle allait fêter ses 97 ans, le mois prochain. Le nom de Régine Jacubert est indissociable de celui de son frère Jérôme Scorin, disparu, il y a quelques années. Tous deux échappèrent à la rafle des Juifs de Nancy, grâce au courage de policiers du Service des étrangers qui, au péril de leur vie, les ont prévenus du danger imminent et leur ont délivré de faux vrais papiers. Et le frère et la sœur ont toujours témoigné une immense reconnaissance au commissaire Vigneron et à Pierre Marie, faits Justes parmi les Nations par l’Etat d’Israël. Alors que leurs parents sont arrêtés à Bordeaux et déportés avec leur frère cadet à Auschwitz, d’où ils ne reviendront pas, Jérôme et Régine s’engagent dans la Résistance, à Lyon, au sein de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide.Continuer la lecture de [Actualité] Régine Jacubert, Juive, résistante, déportée – Est Républicain→
Madeleine Dreyfus fait partie de ces grandes figures féminines qui ont pris part à la résistance en faisant l’impossible pour protéger les autres.
Avant la guerre Madeleine Dreyfus -née Kahn- en 1909 en Alsace, est d’origine juive. Elle commence par suivre des études de secrétaire puis elle s’intéresse à des cours d’éducation nouvelle et de psychologie. Elle épouse en 1933 Robert Dreyfus et vient s’installer à Paris. Elle apprécie particulièrement de s’occuper des enfants mais en 1940, elle est obligée de quitter son poste d’institutrice avec la mise en place des lois antijuives alors qu’elle ne l’occupait que depuis dix mois. Avec l’instauration des lois de Vichy en 1941, la famille quitte Paris clandestinement, pour rejoindre Lyon.Continuer la lecture de [Portrait] Madeleine Dreyfus, une mère pour tous – Adrien Rastello→
Nombreux sont les hommes et les femmes qui, en temps voulu, on su faire face à l’ennemi au péril de leur vie. Le parfait exemple serait celui du Chambon-sur-Lignon, ou plus largement du « Plateau ». Ce petit village situé en Haute-Loire, terre protestante, est marqué par l’entraide, le sens de la tolérance, du partage et du respect des droits de l’Homme. Le Chambon était notamment un havre de paix pour les Juifs pourchassés dans une France occupée par l’Allemagne nazie, et nombreuses étaient les maisons d’enfants. S’intéresser à toutes les figures résistantes aurait été un travail monumental et c’est pour cela que j’ai décidé de m’intéresser « seulement » à trois figures féminines et féministes du Plateau : Dora Rivière, Virginia Hall et Madeleine Dreyfus.
En 2015, nous avions accueilli au lycée un ancien déporté qui nous avait livré son témoignage et, selon lui, dans le camp où il était prisonnier, pour survivre, c’était « chacun pour soi ».
La question ne cessait pas de nous interpeller et en relisant moult témoignages de femmes déportées, -car c’est l’histoire de ces femmes qui nous intéresse cette année dans le projet Matricule 35 494 et plus particulièrement l’histoire des femmes de Ravensbrück- c’est un fait avéré : elles ont résisté ont fait preuve d’une réelle solidarité. Continuer la lecture de Déportées et solidaires – C. Clergue→