Micheline Maurel (1916-2009) a été professeur de lettres classiques. En 1942, elle entre dans le réseau de résistance lyonnais Marco Polo. Arrêtée en 1943, elle est déportée au Neubrandenburg, annexe du camp de Ravensbrück, matricule 22 410. Elle sera libérée en avril 1945. Elle publiera différents ouvrages dont des recueils de poésie.
De mon lit de prison qui geint quand on s’y pose
Si petit et si bas que l’on n’y peut s’asseoir,
Vers le ciel du levant et les pins au tronc rose
Je me tourne, le soir.
Là-bas est le pays du grand ami que j’aime
Et si je ne sais plus sous quels cieux il combat
Je sais que son regard, des antipodes même,
Se tourne vers là-bas.
Lui pour la liberté fait au loin sa besogne,
Moi, le sort à brisé mon travail et mes vœux,
Mais son cœur et le mien s’envolent en Pologne
Se rejoindre tous deux.
Ravensbrück, septembre 1943