La terre d’Espagne est proche !
Archives de catégorie : Mon carnet de voyage
Le 13 janvier 1522
Le voyage est difficile et éprouvant. Nous sommes malades et sous-nourris, et nous avons déjà vu beaucoup de nos hommes mourir avant de revoir leur terre.
Le 21 décembre 1521
Nous sommes sur le départ : il ne reste qu’une cinquantaine d’hommes sur la Victoria. Nous sommes accompagnés de treize Moluquois qui sont très impatients de découvrir l’Europe. Dieu veuille nous accorder sa protection pour ce long voyage !
Le 6 mai 1521
Je suis parti avec mes hommes pour les Moluques, que tout le monde préfère appeler les «îles des épices». Qui peut obtenir une charge d’épices, n’importe où en Europe, devient riche tout d’un coup car dans le lieu de production, on les paye beaucoup moins qu’en Europe. Pourvu que nous en trouvions aussi !
Nous avons trouvé une autre île couverte de palmiers. Y vit une population qui cueille sur ces grands arbres des fruits gros comme une tête: la noix de coco.
Avec ce fruit ils en font une liqueur blanche et douce. La pulpe blanche, grosse comme un doigt, ils la mangent fraîche avec du poisson et de la viande (au lieu du pain). Le jus clair qui est à l’ intérieur, ils le font durcir pour obtenir du lait et de l’huile.
Le 27 avril 1521
Je viens de retrouver les feuillets du carnet de voyage de Magellan. Il vient de mourir, hélas, frappé par une flèche empoisonnée. Nous avons essayé de le soigner, notamment avec les plantes de l’île, mais rien n’y a fait. Nous enterrerons sa dépouille demain.
J’ai décidé, pour saluer la mémoire du grand explorateur qui vient de nous quitter, de continuer son carnet de voyage.
Je m’appelle Juàn Sebastian Elcano, et à partir d’aujourd’hui, je prends la tête de cette expédition.
Le 26 avril 1521
Sur la petite île de Mactan, je viens aider mon ami le souverain de l’île de Cebu à asseoir sa domination sur le territoire. Mais le danger rôde, les insurrections éclatent, et je crains pour ma vie car beaucoup de mes hommes se sont fait tuer par des flèches empoisonnées. Verrai-je mon existence s’arrêter ici, à Mactan ?…
Le 30 mars 1521
Maintenant que je les observe depuis quelque temps, j’ai pu remarquer que l’île est composée de petites tribus qui se divisent le travail. Une tribu s’occupe de cultiver le riz, une autre de travailler la soie, une autre encore fait de la céramique. Ils ont un système étrange mais qui fonctionne bien ! Pour l’instant il n’y a pas eu de conflit entre les tribus. Le roi m’a raconté que cette terre est tranquille et apaisée. Quand je parle aux Philippins, ils me répondent gentiment et m’apprennent tout ce qu’ils peuvent. En peu de temps , je me suis adapté à leur mode de vie.
Le 26 mars 1521
Cela va faire plusieurs jours que je les observe. Le roi de l’île m’a gentiment accueilli et m’a fait visiter ses terres. C’est un territoire très bien organisé. Les femmes portent de drôles de chapeaux pointus pour se protéger du soleil quand elles vont dans les rizières. Une simple jupe leur suffit la journée. Le soir, elles mettent de belles robes. Les hommes eux portent, quand ils travaillent, un pantalon qui finit aux cuisses, et qui a l’air très confortable. Ceux qui ne travaillent pas portent de somptueuses chemises et des bermudas.
Le 23 mars 1521
Aujourd’hui, j’ai enfin découvert les habitants des Philippines. Malheureusement, mon premier contact a été assez violent. Ils nous ont pris pour des ennemis dangereux et nous nous sommes battus ! Ils n’ont pourtant pas d’armure. Pour se battre, ils n’ont qu’un simple bâton et un minable arc en bois. J’ai remarqué que sur leur tête étaient posées de longues plumes rouges, vertes, bleues et jaunes qui ressemblent aux plumes sur les casques des guerriers antiques romains. Ils portent des sortes de jupes créées à base de végétaux qui proviennent de leur terre. Leur accoutrement ne rivalisait guère avec celui de nos combattants…
Le 22 mars 1521
J’ai passé deux jours sur cette magnifique terre et je voudrais y rester toute ma vie. Aujourd’hui, dans la mer transparente, j’ai remarqué beaucoup d’huîtres avec des perles à l’intérieur. Ce que j’aime de cette île, c’est aussi le climat tempéré tout au long de l’année car grâce à ce climat, presque tous les animaux vivent en dehors de leur repère. Parmi ces animaux en liberté, il y a des mammifères uniques au monde !