19 Avril 1534

Je me suis promené sur les quais du port de Saint-Malo. Une légère brise a traversé mes cheveux et j’ai senti la nervosité me gagner. On parle beaucoup de mon départ et j’entends dire : « Voilà le prochain Verrazano, il va finir mangé comme un poulet dans la bouche des indigènes ! » Ou encore, on dit que je suis fou de me lancer dans un si long voyage, mais pourtant, au fond de moi je suis fier ; je me suis battu pour recruter un équipage, et je vois bien que toutes ces accusations proviennent plutôt de la jalousie et de l’admiration que de véritable mépris. J’ai inspiré profondément et j’ai senti l’air frais de la mer gonfler mes poumons. J’étais fier. Une magnifique Caravelle se dressait devant moi. J’ai senti la bonne humeur me ressaisir : cette merveille de technologie qui se dressait devant mes yeux et me réchauffait le cœur : Mon Bateau.

Je me suis rapidement dirigé vers une auberge. A l’intérieur, j’ai commandé un somptueux repas car je savais bien que c’était la dernière fois que je connaîtrais un tel repas savoureux, les mille saveurs ont explosé dans ma bouche ; j’ai senti mon palais s’extasier de plaisir. Je me suis dirigé vers mon navire. J’allais dormir pour la première fois dans ma cabine à l’arrière du vaisseau.

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