En 1918, l’Allemagne demande l’armistice car ces alliés (la Bulgarie et l’Empire Austro-hongrois) ne peuvent plus tenir au front. On ressent également la lassitude des soldats allemands. Or les Alliés ne veulent pas discuter.
Le président français, Georges Clemenceau, ne veut pas un armistice mais une capitulation de l’Allemagne. Plusieurs négociations entre ces pays ont lieu avant que la France n’accepte de discuter l’armistice.
Finalement, l’Allemagne réussit à faire assumer la responsabilité de la demande d’armistice aux parlementaires alliés qui décident d’accepter celui-ci mais à certaines conditions : si celles-ci ne conviennent pas aux Allemands, ils continueront de faire la guerre.
Les conditions d’armistice sont les suivantes : l’Allemagne doit se retirer de France et doit dédommager les civils pour leurs biens perdus. L’Allemagne accepte ces contraintes du fait du cataclysme militaire et politique qu’a été la Grande Guerre.
Le 11 novembre 1918, l’Armistice est enfin signé à Rethondes. Cette signature ne constitue pas formellement la fin de la guerre mais elle est ressentie comme telle par tous les citoyens.
Une de journal:
http://www.lefigaro.fr/
Cette date est aujourd’hui un jour de fête nationale dans les pays vainqueurs mais c’est également un jour de recueillement. Durant cette journée, les pays célèbrent le souvenir des sacrifices, des morts et de la mémoire de la fin de la Première Guerre mondiale. Cette initiative a été prise par des communes afin de célébrer leurs morts. Au début, l’État français ne voulait pas que ce jour soit férié mais après des manifestations des anciens combattants, il devient férié à partir du 11 novembre 1922.
La première commémoration a eu pour but de célébrer la victoire mais surtout de montrer aux citoyens qu’ils doivent rester dignes pour que les sacrifices n’aient pas servi à rien. Le drapeau français est en berne tout au long de cette journée : la nation rend hommage aux morts. Après cette célébration, c’est un jour de fête pour les habitants.
– Bilan de la guerre :
Au total, cette guerre causa la mort de 9 millions de soldats, dont 1,4 millions de soldats français.
Seules 12 communes françaises sur 36 000 ne comptent pas de victimes de la Grande Guerre.
Le 25 octobre 1919 une loi est créée. Celle-ci oblige l’État à verser une subvention aux communes afin de favoriser la construction d’un monument aux morts.
Avec ou parfois avant ce versement, les communes décident de rendre hommage aux soldats morts. La subvention de l’État étant insuffisante, des villages organisent une souscription publique ou votent un budget supplémentaire. Entre 1919 et 1925, 15 inaugurations de monument ont lieu chaque jour. Au total, 30 000 monuments sont construits. Aujourd’hui on en compte 36 000 (presque 1 dans chaque village).
Le statut « morts pour la France » apparaît dès 1915. La fonction majeure du monument aux morts est de combler le vide d’après-guerre. Ces monuments aux morts ont permis d’honorer et de se souvenir des morts de la Première Guerre mondiale.
Instructions pour la constitution d’un dossier:
ADCO 1 M 540
Il existe plusieurs types de monuments aux morts. Les cénotaphes sont les plus communs, ils se situent dans le centre d’un village ou d’une ville et ont souvent été construits par des entreprises, des écoles et des foyers. Ils sont un moyen pour les vivants d’honorer leurs chers disparus. Ces monuments n’abritent pas la tombe d’un soldat.
Ceux-ci peuvent être religieux, patriotiques, classiques ou pacifistes. Les communes recherchent l’esthétique de ces monuments.
Monuments aux morts religieux
Malgré la loi de 1905 séparant l’Église de l’État, ces monuments sont nombreux et proches des églises, voire à l’intérieur de celles-ci. Ils sont reconnaissables car ils comportent des inscriptions religieuses et une croix. Ils ont posé quelques problèmes. En effet, d’après l’article 28 de la loi de 1905, aucun signe religieux ne devait apparaître sur les monuments publics.
Monument aux morts de Prualy-su-Ource:
http://www.christaldesaintmarc.com/
Monuments aux morts patriotiques
Ils glorifient la victoire des combattants. Ils montrent ceux-ci comme des héros et les emblèmes nationaux sont souvent présents (drapeau, Marianne, etc.)
Monument aux morts de Châtillon-sur-Seine, Côte d’Or
Monuments aux morts « classiques »
Placés près des mairies, ils privilégient une dimension civique. Ils sont simples (seulement des stèles nues).
Monument aux morts de Ruffey-les-Baune, Côte d’Or
http://www.memorialgenweb.org/
Monuments aux morts pacifistes. Ils sont très rares dans la région et en France. Ils affirment la haine de la guerre et de ses ravages. Ce monument ci-contre porte l’inscription « QUE MAUDITE SOIT LA GUERRE »
Monument aux morts de Gy-l ’Evêque, Yonne
EXEMPLE DE CONSTRUCTION D’UN MONUMENT AUX MORTS : AHUY
En juin 1921, le conseil municipal d’Ahuy se réunit pour discuter de la construction d’un monument aux morts. Les membres votent pour l’emplacement de celui-ci ainsi que sa forme.
Registre des délibérations
Ce monument a été construit en 1922, rue de la Roulotte. Il comporte le nom de 31 hommes morts pendant la Première ou Seconde Guerre mondiale.
Petite histoire du monument aux morts de Dijon.
Il a été inauguré le 9 novembre 1924 par le maire de Dijon d’alors Gaston Gérard.Près de cinq ans ont séparé la mise en place d’un comité chargé d’œuvrer à l’édification d’un monument visant à honorer les morts dijonnais. Durant ces cinq années se sont succédé polémiques, conflits et discussions avant le consensus final.
Une première discussion a porté sur l’emplacement du monument commémoratif.
Dès la fin de 1918, Eugène Fyot, historien et archéologue avance l’idée de transformer la porte Guillaume en arc de triomphe. En janvier un comité est mis en place afin de statuer sur la question de la commémoration des Dijonnais tombés au champ d’honneur. Parmi les membres de ce comité, on note la présence du Préfet, du recteur, du maire Charles Dumont, du président du Conseil général, du procureur général, des autorités religieuses, évêque, pasteur protestant, rabbin. Le maire propose la place Darcy comme futur emplacement du monument devant honorer les « Enfants de Dijon morts pour la France ». Cet avis recueille l’unanimité du Comité. Dans le même temps, la municipalité décide de baptiser des rues du nom des artisans de la victoire, Clémenceau, Foch et Joffre et de deux batailles de la guerre La Marne et Verdun.
En novembre 1919, un nouveau maire est élu, Gaston Gérard. La municipalité évoque alors l’idée de mettre à disposition le rond-point du Parc comme futur emplacement. Pour les anciens combattants, ce lieu plus calme convient mieux pour un mémorial que la place Darcy très passante. Quatre artistes sont choisis. Ils sont tous anciens élèves de l’Ecole des Beaux Arts de Dijon, Bouchard, Gasq, Piron et Dampt. La maquette est exposée en mai 1921 dans la salle des Etats de Bourgogne. L’esthétique du projet est fortement mise en cause.
Un an plus tard, le projet n’est toujours pas concrétisé. Gaston Gérard fait alors appel à l’opinion publique. Il consulte aussi les différentes associations et institutions de la ville. De nombreux lieux sont alors proposés. Gaston Gérard provoque un vote final du Comité le 6 mai 1922. Celui-ci décide à une très large majorité de choisir le rond-point du Parc. Une carte postale du projet est diffusée.
Projet du monument de la victoire et du souvenir à
Au cours de la même réunion, il est décidé de ne pas inscrire les noms des 3 225 Dijonnais morts pour la France sur le monument mais sur un Livre d’Or. Au cours du même mois, le conseil municipal ratifie cette décision. La première pierre est posée le 12 novembre 1922. En raison de problèmes techniques, le chantier a duré deux longues années. L’inauguration a lieu le 9 novembre 1924.
Carte postale du monument aux morts de Dijon
C’est plus un monument qui glorifie la victoire et le patriotisme qu’un monument du souvenir. Il est à replacer dans l’histoire de Dijon, en particulier le souvenir de la guerre de 1870, du siège de la ville par les Prussiens et de la résistance des Dijonnais qui est à cette époque encore célébré.
Monument aux morts de Dijon aujourd’hui
http://mapio.net