Quand les soviétiques arrivèrent le 27 janvier 1945 pour libérer le camp de Auschwitz, les Nazis avaient emmené la plus grande partie des prisonniers dans « les marches de la mort », et les soldats libérateurs ne découvrirent que 7 000 prisonniers amaigris dans le camp.
La grille d’entrée avec l’inscription Arbeit macht frei du camp de concentration d’Auschwitz I – Photo de Amanda Condemine
Imaginez, ou plutôt essayez d’imaginer, ces soldats qui entrent dans ces camps ne sachant à quoi s’attendre mais ne pensant à aucun moment voir une telle horreur. Une odeur de brûlé, des corps affaiblis, affamés, apeurés et certains même privés du souffle de la vie. Du silence, des corps qui survivent sans un bruit, dans la douleur et dans l’attente de la mort.
J’ai pu lire dans le témoignage du commandant d’Auschwitz que la plupart des Juifs qui entraient dans les chambre à gaz gardaient leur calme jusqu’au dernier moment car ils avaient confiance dans les hommes du Sonderkommando constitué exclusivement de Juifs pour justement ne pas créer de mouvement de panique au sein des victimes au moment du déshabillage pour la « désinfection ».
Ils ont avancé et découvert l’immensité de ce lieu. Le fait que des hommes puissent faire subir de telles atrocités à d’autres hommes a dû être très difficile à accepter pour les soldats.
Vue de Auschwitz I – Photo de Amanda Condemine
Ces grandes baraques où l’odeur insupportable des excréments mélangés aux corps en décomposition était insupportable.
Les Soviétiques ne pouvaient y rester à peine que cinq minutes. Comment imaginer des prisonniers vivre dans ces conditions pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, voire plusieurs années ??!!!
Vue de Auschwitz II (Birkenau) – Photo de Amanda Condemine
Comment peut-on oublier ce que ces lieux détruits ont abrité ?
Même après avoir étudié l’histoire des camps et visité Auschwitz, je n’ai pas réussi à saisir toute cette horreur causée par des personnes soi-disant humaines. Un humain normalement constitué a un cœur, il peut ressentir et exprimer des sentiments tels que l’amour ou la douleur. Ces hommes n’avaient rien de tout cela.
Après la visite des camps, j’ai recherché des témoignages de libérateurs tels que Ivan Martynouchkine ou encore Leonti Brandt, afin de connaître leur ressenti en arrivant pour la première fois dans ces camps. J’ai lu que certains de ces soldats faisaient encore des cauchemars à 91 ans alors qu’ils en avaient seulement 21 ans lors du traumatisme.
En ce moment, je pense à ces soldats, à ces prisonniers, à ces résistants et je les remercie de leur courage et de leur détermination.
Pour conclure, je citerai Aristote :
« C’est le caractère propre à l’homme par rapport aux autres animaux, d’être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste. »
Amanda Condemine
Ah, si l’Histoire était toujours toute blanche ou toute noire…
N’oublions pas que ces « libérateurs » – de toutes nationalités- ont certes été des hommes extraordinaires mais également des hommes capables du pire….
Combien se souviennent que les Soviétiques (on se rappellera Amanda du film les Innocentes) n’ont eu aucun scrupule pour commettre des viols dans les camps qu’ils venaient de libérer…