Il y a une semaine, j’ai visité Auschwitz.
Et j’y ai vu « en vrai », et de près, l’uniforme que les détenus étaient obligés de porter. Si j’en avais vus certains en photo ou dans les films, je n’avais jamais réalisé ce qu’ils représentaient. Grâce à un vêtement, on enlevait aux détenus une partie de leur identité. Juste avec un vêtement ! Le vice était poussé jusqu’à l’oubli de leur nom, remplacé par un numéro, comme pour des animaux. Cette idée m’a grandement perturbée car je me suis imaginée à la place de ces gens : « Que ferais-je sans identité ? » C’est pour cette raison que j’ai représenté une personne seule et sans visage : pour essayer de matérialiser le vide que représente la perte de son identité.
Louise Goujon
L’empreinte d’un doigt, effacée par un détenu sans visage, représente bien ce que tu as voulu dire. Bravo