L’extermination des Juifs est enseignée en cours alors que le génocide Tsigane est très peu étudié. Pourtant la population Tsigane est la troisième plus touchée : sur les 700 000 Tsiganes qui vivaient en Europe, presque 200 000 ont été exterminés pendant la Seconde Guerre Mondiale par les nazis et leurs alliés. Le génocide des Tsiganes porte le nom de Samudaripen.
- Chronologie du génocide
Entre 1933 et 1945, les Tsiganes étaient considérés comme « racialement inférieurs » par les nazis. Leurs conditions ont été pratiquement similaires à celles des Juifs.
Les Tsiganes étaient déjà surveillés avant l’arrivée des nazis au pouvoir (1933). Un recensement commence en 1933 afin de pouvoir discerner les Tsiganes considérés comme purs et donc aryens par les nazis (les Sinti et les Lalleri). À partir de 1936, les nazis chargent un tsiganologue, le Dr Ritter, de finir le recensement des Tsiganes. La même année, Arthur Nebe, sous l’autorité d’Himmler, est chargé de la politique nazie contre le peuple Tsigane. Les arrestations systématiques commencent en 1938. Pendant l’occupation, une partie des Tsiganes d’Europe sont déportés vers des camps de travail ou d’extermination en Pologne ou en Allemagne. En France, les Tsiganes ne sont pas envoyés vers l’Europe de l’est mais sont enfermés dans des camps d’internement. Certains Tsiganes français seront déportés mais pas par ordre direct des allemands.
Les Tsiganes avaient un triangle marron sur leurs vêtements dans les camps de travail.
- Bilan des morts Tsiganes (estimé par Ian Hancock dans History of the Holocaust)
Parmi les Tsiganes exterminés :
> Une partie a été exécutée par balle (soit par les soldats allemands, soit par les SS)
> Une partie a été gazée au monoxyde de carbone (Auschwitz, Chelmno)
> Une partie est morte d’épuisement dans des camps de travail (exemple : Buchenwald, Bergen-Belsen, Dachau, Ravensbrück, Stutthof)
Dans ce tableau, les Tsiganes stérilisés n’ont pas été mentionnés.
- Actes de commémoration
> Le premier acte de commémoration a eu lieu le 8 mai 1956 à Szczurowa en souvenir du massacre de Szczurowa.
> Certains musées comme le Musée de la Culture Tsigane (République Tchèque) ont adopté des expositions permanentes sur cette période de l’histoire.
> L’Allemagne de l’Ouest a reconnu le génocide Tsigane seulement en 1982.
> Le 23 Octobre 2007, le Président Roumain s’est excusé publiquement du rôle de son pays dans l’extermination des Tsiganes et a mis en place un enseignement de ce génocide dans les écoles de son pays.
- Conclusion
> Les Tsiganes sont le deuxième peuple le plus touché par l’extermination de masse mise en place par les nazis
> Ils ont été exécutés, tués à cause du travail forcé ou exterminés dans les camps.
> Il y a tout de même des commémorations qui montrent donc que ce génocide reste important malgré sa faible apparition dans les cours d’histoire.
Eliot Dupasquier, première
Il est épouvantable de voir que certains pays ont exterminé 100% de leur population Tsigane…
Nous ne devons pas ignorer que la situations de Tsiganes est « loin d’être enviable » dans la plus part des pays où ils vivent. Je pense à leur situation en Roumanie, que je connais très bien.
Félicitation pour votre travail collectif !
Lean-Luc, « Lucuts »
Il serait intéressant de parler des stérilisations de force, de l’interdiction des mariages mixtes, des lois de Nuremberg (Tsiganes= criminels irrécupérables)…, en bref, beaucoup de pistes à explorer encore sur le sujet.