Avant d’en arriver à la Shoah, je dois vous parler au préalable du contexte dans lequel le Portugal se trouve lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate.
Le Portugal vit au début du XXe siècle une grande instabilité dans tous les domaines et le pays souffre d’une grave crise économique depuis quelques années. Avec 5,5 millions d’habitants et une population majoritairement analphabète le pays stagne…
Avec le régicide en 1908 et l’implantation de la République le 5 octobre 1910, l’instabilité politique est également très présente. Le peuple portugais vit à présent « o sonho democrático » (le rêve démocratique) qui va en 1926 être détruit par un coup d’état où un régime militaire dirigé par Mendes Cabeçadas, puis par le général Gomes da Costa, met fin au régime parlementaire. C’est le début de la Deuxième République portugaise ou « dictature nationale ».
Ce nouveau régime n’arrive tout de même pas à redresser l’économie du pays. C’est là que le fameux dictateur António de Oliveira Salazar arrive au pouvoir à la fin des « loucos anos 20 » (folles années 20) répondant à une invitation de l’extrême droite militaire, pour remplir la fonction de ministre des finances. Pendant qu’il a exercé cette fonction, il a réussi à redresser l’économie nationale (en un an il arrive à rétablir l’équilibre budgétaire et stabiliser la monnaie).
En 1933, en tant que président du ministère, il rédige une nouvelle Constitution commandée à de jeunes avocats qui lui confère tous les pouvoirs et le contrôle complet de l’État en tant que président du Conseil. C’est ainsi qu’il érige « son » « Estado Novo » (Etat Nouveau).
C’est lors de la guerre que notre dictateur aura un papier important. Il va tout faire pour maintenir la neutralité de son pays…
Le 1er septembre 1939, les canons se sont fait entendre à Dantzig et dans les plaines de l’Oder et, sans tarder Londres et Paris déclarent la guerre à l’Allemagne.
Salazar déclare peu après la neutralité du Portugal. Il fallait maintenant empêcher Franco- avec qui il avait signé récemment le Pacte Ibérique, une alliance de régimes entre deux états qui avaient toujours vécu en désaccord- d’entrer dans le conflit aux côtés de l’Allemagne. Si cela devait se produire, ils entraîneraient avec eux le Portugal, le laissant vulnérable à la possible occupation par les troupes de la puissance continentale dominante (ou de l’Espagne Franquiste) comme à l’hypothétique désembarquement des Anglais… De toute façon, le territoire portugais se transformerait en un théâtre de guerre.
J’espère que cette courte introduction de mon axe de recherche vous aura intrigué sur la suite de l’histoire de ce pays qui passe inaperçu dans une guerre où, malgré sa neutralité, il a su participer à la guerre…
Morgane Tomé – Première
Super travail ! Il est vrai que l’histoire du Portugal pendant cette période souvent mise de côté et c’est bien dommage ! J’ai vraiment hâte de lire la suite…
Je suis contente que tu trouves le texte intéressant la suite sera bientôt publiée, merci pour le commentaire qui est très encourageant en tout cas