En 1988, Patrick Modiano tombe sur un vieux « Paris-soir » de 1941, il lit :
« Paris, on recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1m55, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron.. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41 boulevard Ornano, Paris. »
C’est le début d’une tentative de reconstruction d’une vie oubliée qu’est celle de Dora Bruder. Essayer de marcher dans les pas d’une jeune fille avant qu’elle ne soit déportée à Auschwitz, rétablir les lieux de passage, de vie de celle-ci, Patrick Modiano essaye de redonner une vie avant la mort de Dora.
À l’aide de Serge Klarsfeld, l’auteur retrouve des photographies et des informations à propos de l’adolescente. Suite à cet échange épistolaire, Patrick Modiano commence l’écriture de « Dora Bruder ». Pour moi, dans ce livre, la recherche de cette jeune fille peut-être interprétée comme la recherche de ces inconnus morts lors de cette solution finale. Tous ceux qui n’ont plus de nom.
Dora est le modèle de ceux qui ont péri dans l’oubli.
Rivka Benzazon
Magnifique réflexion autour de ce livre, Rivka! Maintenant, j’ai très envie de le lire… Pourrais-tu me le prêter s’il s’agit de ton exemplaire? Et si tu venais nous en parler au pique-nique littéraire?
Bravo pour ton implication toute en sensibilité dans ce projet!
Je pourrai vous le prêter, bien-entendu !
Merci !
Merci Jürgen de nous lire! Comme Rivka, l´auteur de ce texte, n´est pas germaniste, je résume le commentaire de Jürgen, libraire à Duisburg, francophile et formidable passeur d´échanges franco-allemands- il nous soutient depuis des années pour le projet Praxis et suit avec attention notre blog, alors même qu´il est très occupé. Jürgen écrit que lui qui a visité bien des lieux de mémoires- en Allemagne mais aussi en France, dernièrement celui d´Oradour sur Glane, guidé par de jeunes Français, une visite qui l´a beaucoup marqué- n´a découvert que par le biais de notre blog- parce qu´il s´est interrogé sur sa propre région- l´existence d´une « dépendance » d´un camp de concentration dans sa propre ville, Duisburg. Camp en mémoire duquel fut construit un petit mémorial en 1984, suscitant- comme souvent – bien des débats. Bref, Jürgen vous félicite, les jeunes, et vous remercie.
Merci pour la traduction !
« Ceux qui ont péri dans l’oubli »…
Liebe Autoren und Autorinnen dieses Blogs,
ich verfolge die Beiträge seit einiger Zeit mit großem Interesse und möchte euch allen zu dieser wichtigen Arbeit gratulieren und weiter ermutigen. Ich kann nicht alle Beiträge kommentieren, obwohl ich einige von euch sogar persönlich kenne. Daher (ich bin Buchhändler) schreibe ich ein paar Worte zum heutigen Text. Das Buch ist, wie die anderen auch, ein gutes Beispiel, wie schnell etwas vergessen wird, wenn niemand mehr davon spricht.
Vor vielen Jahren habe ich zwei große Gedenkstätten in Deutschland besucht, auch das Mémorial de la Shoa in Paris kenne ich, und ich könnte es nicht besser beschreiben als ihr. Vor 3 Monaten war ich in Oradour-sur-Glane, und zwei Jugendliche haben mir diese Gedenkstätte sehr einfühlsam gezeigt.
Aber erst durch die Beschäftigung mit eurem Blog habe ich gelernt, dass es sogar in meiner Heimatstadt Duisburg eine Außenstelle eines Konzentrationslagers gab.
Es ist so wichtig, die Vergangenheit zu kennen, um die Zukunft besser gestalten zu können!
Herzlichen Dank euch allen, und macht auf jeden Fall weiter!