Ce projet est une belle initiative. Aborder le sujet de la shoah avec les élèves en sortant du cours d’Histoire classique en leur confiant le soin de faire leur démarche me parait judicieux. En effet, les élèves s’approprient réellement leur sujet par leurs recherches et par la manière dont ils ont décidé de les restituer. Au final cela permet aux élèves de se constituer des connaissances historiques mais aussi une mémoire.
Au-delà du défi intellectuel que représente un génocide, le projet Matricule 35494 demande une implication personnelle qui va amener les élèves sur un travail extra-scolaire dont l’univers est pesant et qui leur permettra de prendre conscience, du moins partiellement, de ce qu’a pu être cette industrie de la mort en allant au-delà de ce qu’ils ont pu apprendre en classe.
Le projet Matricule c’est aussi un projet très important par sa capacité à faire intervenir plusieurs domaines. Le domaine culturel est invoqué avec de nombreuses expositions et des rencontres d’auteurs, la connaissance académique par le biais de conférences, l’implication personnelle avec des projets propres à chacun et enfin, pour certains, la découverte et l’imprégnation d’un lieu de mémoire, Auschwitz.
Si j’ai voulu faire partie de ce projet c’est pour toutes les raisons humaines qui poussent à essayer de comprendre ce phénomène en se l’appropriant d’une façon ou d’une autre, ou tout du moins, apporter sa pierre à l’édifice de la mémoire et de l’histoire.
Boris Colin – Professeur d’histoire – géographie