Et pour terminer la biographie de la famille Handzel, nous avons eu l’honneur, le 12 mai 2017, de pouvoir échanger et de recevoir le témoignage émouvant de Gaston Herz, 89 ans, cousin de Marcel.
Roger Herz, le frère de Gaston naît au Luxembourg tandis que lui voit le jour à Metz où la famille était installée. Il tient à le préciser : pour son père, sa mère et son frère, ce sont bien les gendarmes français qui les ont arrêtés à Sérécourt (Vosges) où ils étaient réfugiés et ce, uniquement parce qu’ils étaient Juifs. Toute sa famille est dirigée le 18 juillet 1942 vers le vélodrome d’hiver tandis qu’il échappe à la rafle, caché dans une grange voisine. Il ne reverra plus jamais les siens, déportés à Auschwitz : « Je n’ai réalisé que plus tard, les sentiments de catastrophe d’une mère laissant un fils de 13 ans seul devant une maison fermée », écrit-il.
Les souvenirs de Gaston Herz sont diffus mais il se souvient qu’après avoir fui, il se retrouve embauché à l’hôtel Touring à la Bourboule comme garçon à tout faire puis il travaille en usine à la Séauve sur Semène. Fuir, se cacher, survivre.
Comment rejoint-il sa tante et son oncle Tekla Herz et Adolf Haïm Evlagon, nous n’en savons rien mais c’est à Sancé qu’ils se réfugient, pensant peut-être alors retrouver là Marcel, Léonie et Oziasz. Or les trois sont déjà déportés. Habitent-ils la même maison ? Gaston Herz ne se souvient plus de ce détail mais il se rappelle bien qu’il a été employé dans une boulangerie mâconnaise avec un patron qui n’a pas hésité un instant à exploiter un tout jeune adolescent en le faisant travailler quatorze heures par jour.
Enfin, la Libération, les drapeaux, la liesse. Mais est-ce une réelle libération pour celles et ceux qui ont perdu tous les leurs ?
Gaston Herz a rédigé ses mémoires pour ses enfants et petits-enfants, en leur expliquant la chance qu’il a eu dans sa vie, rien que de la chance d’être encore là et en bonne santé grâce à ses gènes que lui ont laissé en héritage ceux qu’il ne peut oublier. Sa descendance -écrit-il- est sa « revanche sur l’adversité » et le témoignage qu’il a accepté de nous livrer doit nous permettre « de mieux combattre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et alors -poursuit-il- cette expérience n’aura pas était vaine. »
Message de Georges Meyer, président de l’association « convoi 77 », aux élèves :
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et d’émotion la biographie de Lucie et Marcel Handzel et je souhaite- en mon nom propre et au nom de notre association- vous remercier pour votre contribution.
Il s’agit d’un travail très complet et documenté qui pourra encore évoluer , comme le confirme le témoignage de Gaston Herz.
Ce blog m’a permis de rencontrer une jeunesse très motivée sur cette période de la 2é guerre. Merci à Chantal et Catherine avec lesquelles j’ai beaucoup échangé. Je me suis fait deux copines qui pourraient être mes petites filles LEA et CLARA ont quitté le lycée mais qui restent en contact avec moi et j’ai fait la connaissance de CLOE en 2017, elle aussi, bon élément.J’espère un jour reprendre nos recherches sur la famille ZIMBERLIN à Avignon.
Pour moi on va trouver ce que l’on cherche.
Bravo et merci à vous tous. Au revoir et à bientôt peut être.
Un très bel article à l’image de ce blog. Merci Cloé.
Ce blog était le « lieu », d’échange de savoirs, de connaissances, d’émotions, de ressentis dans l’objectif de se souvenir. Le devoir de mémoire est d’autant plus important en ces périodes bien troubles.
« Il ne s’agit pas de rire, ni de pleurer mais de comprendre » et grâce à ce projet matricule nous avons pu comprendre un bon nombre de choses.
Un grand merci aux élèves qui se sont investis ainsi qu’à l’équipe pédagogique !
Très bonne conclusion pour un très bon travail, bravo à vous !