3/3 Madeleine Dreyfus – [Re]lire Dora Rivière et Virginia Hall
Madeleine Dreyfus est née en 1909 dans une famille d’origine juive ; elle se marie avec Robert Dreyfus en 1933 et ils eurent par la suite trois enfants. Elle fait des études de secrétariat et étudie également la psychologie. Elle assure en 1939 le métier d’institutrice, moins d’une année car elle est obligée de quitter son travail avec la mise en place des lois anti-juives.
Elle rejoint Lyon et un groupe d’étude, de recherche et de débats. Au cours de l’année 1941, elle s’engage à l’OSE6 en tant que psychologue.
Parallèlement et clandestinement, Madeleine Dreyfus rejoint un réseau des Éclaireurs Israélites pour lequel elle transportera des faux-papiers. De même, elle cherchera des lieux d’accueil pour les enfants recherchés.
Elle se rend alors sur le plateau du Chambon-sur-Lignon et est alors missionnée pour trouver refuge dans les fermes avoisinantes pour les enfants. Dans le film réalisé par Pierre Sauvage, « Les armes de l’esprit », que nous avons visionné au lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon, elle témoigne et raconte qu’il était plus compliqué de trouver un toit aux grands enfants de 12 ans qu’aux petits. Mais dès qu’elle prévient les fermiers des origines juives des enfants, ceux-ci acceptent immédiatement de les prendre et de les cacher, ce qui témoigne encore une fois de cette formidable solidarité et entraide sur le Plateau.
C’est en novembre 1943 que Madeleine Dreyfus est arrêtée en tant que juive et non pour ses faits de résistance. Elle sera transférée à la prison de Montluc à Lyon, à Drancy, puis à Bergen-Belsen, où elle restera internée onze mois.
A la fin de la guerre, elle est entassée dans un train avec une centaine d’autres femmes et est enfin libérée par les Russes en mai 1945. Après la guerre, elle se consacre à la psychologie et l’éducation auprès des enfants.
Madeleine Dreyfus décède en 1987.
C’était une femme avec un sang-froid et un courage exceptionnels, qui a permis -grâce à l’OSE- le sauvetage de nombreux enfants.
Le portrait de ces trois grandes femmes d’exception nous rappelle « qu’il y aura toujours des hommes et des femmes capables du meilleur7« , pour reprendre les mots de S. Veil.
Enfin, Dora Rivière, Virginia Hall et Madeleine Dreyfus ont toutes trois un lien avec le Plateau ; toutes ne se revendiquaient pas féministes, mais toutes étaient des grandes figures féminines. Pour Dora et Madeleine, leurs parcours sont exceptionnels à une époque où les femmes n’avaient pas encore le droit de vote. Quant à Virginia Hall, elle exerçait dans une forme de résistance très « masculine », celle de la résistance armée.
Ce sont des femmes qui redonnent foi en l’Humanité.
6Oeuvre de secours aux enfants
7Extrait du discours de Simone Veil, 2005
Le Plateau regorge de « grandes figures » et nous ne regrettons vraiment pas d’être partenaire de ce haut lieu de Mémoire et d’Histoire.
Merci Rivka pour ce beau travail qui met à l’honneur ces trois femmes d’exception !
Beau travail de mémoire
3 beaux articles ! Merci et surtout bravo Rivka !
Wah, bravo Rivka, 3 articles de qualité pour 3 femmes extraordinaires !
BRAVO RIVKA !!! trois grandes dames.