« Le divers décroît. Là est le grand danger terrestre. C’est donc contre cette déchéance qu’il faut lutter. »
Victor Segalen, Essai sur l’exotisme, 1904-1918.
En dépit de leur présence ancienne attestée en France depuis le début du XVe siècle [1], et contrairement à l’hospitalité dont ils bénéficièrent dans ce pays et partout ailleurs en Europe auprès des autorités municipales et des nobles, aux bonnes grâces accordées par les cours royales et princières, et une attitude bienveillante qui prévalut à leur égard jusqu’au XVIIe siècle [2], les Tsiganes ne reçurent pratiquement aucune aide ni protection, matérielle et morale, lorsqu’ils furent persécutés durant la Seconde Guerre mondiale sous l’Occupation, période la plus noire de leur histoire. À l’exception de quelques personnes dévouées, qui tentèrent de soulager les souffrances vécues par les familles, les « nomades » internés, pour la plupart de nationalité française, durent affronter seuls, dans le plus grand dénuement, et abandonnés de tous, les épreuves et situations dramatiques liées aux conditions de l’internement [3]. Lire la suite.
merci d’avoir relayé cet article exceptionnel, dont je retiendrai particulièrement la définition de l’hospitalité par Derrida:
La loi de l’hospitalité, si chère à la communauté tsigane, dans le sens où l’entend le philosophe Derrida, à savoir « la loi inconditionnelle de l’hospitalité illimitée (donner à l’arrivant tout son chez soi et son soi), lui donner son propre, notre propre, sans lui demander ni contrepartie, ni de remplir la moindre condition » [33] Anne Dufourmantelle, Jacques Derrida, De l’hospitalité,….
….et quelle résonnances contemporaines avec l’accueil des réfugiés en Europe aujourd’hui!
Oui, l’article est bien long mais il retrace excellemment cette Histoire des Tsiganes. Je ne peux que vous encourager à le lire en cette date du 29 octobre quand un président reconnaît -enfin- leur souffrance dans les camps d’internement.