Le 16 décembre 1943 à Drancy
950 déportés ont fait leur lit
par terre… sur leurs habits.
Et se sont simplement endormis.
Le lendemain matin,
se tenant tous par la main
marchant en titubant
comme des pantins
ils sont partis vers leur destin.
Une dernière fois,
tout remplis d’effroi
ils ont traversé Paris
et sont arrivés en gare de Bobigny.
On les a alignés et comptés
Dans les wagons à bestiaux, entassés
Le chef de gare a sifflé
Le train s’est mis à rouler.
Ils se sont mis à sangloter.
Trois jours de cris
Trois jours de folie
Trois jours d’agonie
Fin du voyage.
L’éternité pour les uns
Un peu de vie pour les autres.
Ceux-là ne pourront pas finir leur histoire
pour vous dire ce qu’ils avaient encore en mémoire
Difficile de retourner
d’Auschwitz à Drancy
On risque de rencontrer
tous ses amis à Bobigny…