L’histoire, je la connais du bout des doigts.
Tout comme vous je crois.
Ensemble nous l’avons écoutée, assis,
Derrière nos bureaux,
Inconscients, innocents,
Incapable de croire cela à onze ans.
Et pourtant !
Histoire d’Hommes belliqueux,
D’Hommes courageux,
D’Hommes dans l’attente, dans la terreur,
Tout cela, pour des valeurs ?
Même la terre la connaît,
Nourrie par un peuple calciné.
Pour des valeurs.
Que dire ? Que faire ?
Sommes-nous hantés ?
Un seul sentiment, le Dégoût
Lorsque s’étalent par centaines
Ces valises marquées de leurs noms.
Ces clichés de leurs visages.
Des cheveux, par tonnes.
Emmêlés entre eux, solidaires,
Encore tressés.
Preuves irréfutables d’une Pologne blessée.
Cinq ans dans l’attente que cela guérisse,
Mais l’infection demeure,
Le virus aryen est remplacé
Par le virus pourpre,
Plus virulent et difficile à éradiquer.
Rougeur, douleur, chaleur et gonflement.
Quelle délivrance !
Violette Héraudet
Cf. L’article de Clara et les paroles de la guide : « Vous avez le savoir, vous devez maintenant prendre conscience de ce savoir ».
Merci Violette pour cette réflexion sous la forme poétique, à travers laquelle je te reconnais bien…
Tant mieux Violette
Si
Vos mains n’ont pas tremblé,
Si
Vos yeux n’ont pas pleuré,
Si
Votre estomac ne s’est pas noué
et Si
Votre souffle ne s’est pas coupé.
L’objectif d’un tel voyage n’était pas de vous faire avoir peur, de vous voir revenir « changés » ou de pouvoir mesurer votre sensibilité à tous.
« Le vertige d’Auschwitz doit déboucher à tout prix sur la connaissance » François Bédarida, historien.