Sabine Chwast naît le 13 janvier 1907 à Varsovie, dans une famille juive aisée. Vers 1925, elle arrive en France à Nancy. Avec l’aide d’un professeur de l’Université de Nancy, elle obtient une carte de séjour, commence des études en Histoire de l’art et obtient « Un Diplôme Élémentaire de Langue Française » de l’Alliance française en 1927. À l’Université de Nancy Sabine fait la connaissance de Miron Zlatin, jeune étudiant juif de Russie qui termine ses études d’ingénieur agronome et obtient en novembre 1927 un statut de « réfugié russe » lui permettant de résider en France durablement. Le 8 octobre 1928, Sabine et Miron se marient religieusement en Pologne, à Varsovie.
En septembre 1939, dès la déclaration de guerre, Sabine Zlatin décide d’aller à Lille, pour suivre une formation d’infirmière militaire. Elle s’engage dès octobre 1939 et obtient sa carte officielle d’infirmière de la Croix-Rouge en mars 1940. Obligés de quitter leur résidence à Landas, ils rejoignent Paris, puis Montpellier. À l’hôpital militaire de Lauwe, Sabine devient infirmière jusqu’au 10 février 1941, date à laquelle les lois antisémites de Vichy provoquent son renvoi. Tout en souhaitant apporter son aide dans les camps d’internement du sud de la France, elle propose son aide à la préfecture de l’Hérault qui la met en relation avec l’OSE, l’Œuvre de Secours aux Enfants dont elle en devient assistante sociale, chargée de la libération des enfants internés dans les camps d’Agde et Riversaltes. Elle procède à des libérations légales puis de plus en plus souvent, en dissimule certains sous son nom, sa cape.
De son côté, Miron exploite une petite ferme dans la région de Montpellier. Le danger d’arrestation devenant de plus en plus menaçant depuis l’occupation allemande de la zone sud de la France, tous deux décident de se réfugier en zone italienne en emportant avec eux, en mai 1943, quatorze enfants juifs dont les parents ont été déportés. À l’OSE, Sabine est responsable des contacts avec l’extérieur, Miron Zlatin quant à lui s’occupe de la vie quotidienne à la maison d’Izieu, là où les enfants ont trouvé refuge, dans la zone italienne ; au moment de la rafle, sachant que les Italiens viennent de se retirer de la guerre, Sabine sait qu’ils courent tous un grand danger dans la maison et prévoit le 14 avril d’envoyer tous les enfants à qui elle a trouvé une famille près de Nice ; or, le 4 au matin, la Gestapo entre dans la maison et emporte les 44 enfants et les 7 éducateurs : ils sont tous déportés entre le 13 et le 30 avril vers les camps d’extermination. Seule une éducatrice en revient vivante, ayant plus de chance que les autres puisqu’elle est déclarée apte au travail et peut survivre ainsi jusqu’à la libération des camps.
Le 23 mars 1989, le Président de la République, François Mitterrand décore Sabine Zlatin de la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Le 24 avril 1994, il inaugure le musée de « La Maison d’Izieu » et la République reconnait ainsi ses actions. Sabine demande que ce Mémorial devienne un lieu qui symbolise « les crimes contre l’humanité », un lieu de recueillement en mémoire de toutes les personnes qui sont décédées durant cette guerre et plus particulièrement les enfants vivant ici le jour de la rafle.
Cette dame au grand cœur décèdera le 21 septembre 1996, à l’âge de 89 ans.
Sur le mur de la maison nous pouvons apercevoir trois plaques de marbres gravées :
- Une toute à droite avec tous les noms des enfants
- Une deuxième à droite avec une reconnaissance pour Miron et Sabine Zlatin
- La troisième à gauche est à l’honneur de l’inauguration de la maison
Adélie Terrier & Cloé Fougerard – Seconde
Excellent article qui résume tout à fait bien l’engagement de cette grande dame au service des enfants. L’intervention de Katy Hazan, prévue au mois de mars, viendra compléter vos connaissances sur le sauvetage des enfants juifs pendant la guerre.
Ses ouvrages sont disponibles au CDI. N’hésitez-pas à les emprunter.