Auschwitz-Birkenau, conserver les camps de la mort ? – France Culture – Cliquer ici pour podcaster l’émission
Voici un résumé pour celles et ceux qui ne pourraient pas consacrer 1 heure à un reportage très poignant.
Auschwitz 70 ans plus tard c’est 200 hectares, 13 kilomètres d’enceintes, 155 bâtiments, 300 ruines, 250 m d’archives, 3800 valises, 43 000 photos, 12 000 batteries de cuisine, 470 prothèses orthopédiques, 260 châles de prières, 40 kg de lunettes, 2 tonnes de cheveux, 6 000 objets d’art, 1 poupée.
70 ans après la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau c’est l’héritage matériel qu’il reste aujourd’hui en ce lieux tragique cependant, dans 70 ans et plus, que restera-t-il de ce camp ?
Pour préserver une trace physique de ce lieux, le fond nécessaire est de 120 M d’euros, tout en luttant contre les vols, mais aussi le temps dont est victime le camp ; voilà les besoins et les difficultés principales pour conserver un des seuls camps avec une authenticité du lieu presque un siècle après. Un lieu indéfinissable : « les choses normales se définissent, Auschwitz-Birkenau, lui, dépasse toutes normes. » , un lieu qui en vaut la peine.
Auschwtiz-Birkenau doit être préservé et non conservé, on cherche à garder les matériaux d’origine. Pour se rendre compte de cette différence une maison en brique conservée coûte 50 000 euros, la même chose à préserver coûte 500 000 euros.
Pas de sang ou d’ossements dans ce camp. Auschwtiz-Birkenau doit rester un lieu sombre sans pour autant devenir un lieu d’horreur.
L’aménagement de vitrines avec salle à température bien précise, mais aussi des laboratoires équipés d’aspirateurs sophistiqués pour nettoyer les objets. La technologie fait partie de la préservation et cette technologie coûte très cher. Les vestiges, eux, sont fragiles à l’image des baraques construites sans fondation, à la merci de l’humidité et du temps, avec des matériaux de mauvaises qualités. Le travail qui est demandé pour les préserver est énorme.
Les touristes sont nombreux et les photos sont prises par milliers chaque jour. Piotr Cywiński, le directeur du musée et historien, nous explique que les visiteurs aiment prendre des photos comme s’ils voulaient se cacher derrière leur appareil, une place plus facile que celle d’observer cette horreur et d’y faire face.
Les réactions à la sortie du camp sont communes et les mêmes mots reviennent souvent, à savoir : « dur », « émouvant », « que cela n’arrive plus jamais », « l’incompréhension », « inhumain » « froid dans le dos ». On nous dit aussi qu’il n’y a pas de bruit, aucun oiseau, le silence.
Pourquoi un être humain peut-il infliger cela à d’autres êtres humains ?
Peïo Uhart – Terminale
Bien joué cousin
Souhaitons que l’on n’ait jamais à vivre l’horreur de la guerre!!!
Il faut lutter contre l’oubli.
annie
Conserver ou préserver ? Mais que penser aussi de l’idée de l’historien néerlandais Robert Jan van Pelt ? Le dernier survivant d’Auschwitz disparu, il faudrait laisser le camp disparaître à son tour.
« Selon lui, une visite de Birkenau, “cette sorte de parc à thème aseptisé pour touristes”, ne permet pas d’appréhender ce que ces hommes et ces femmes y ont vécu. “Un million de personnes ont littéralement disparu. Ne devrions-nous pas confronter les gens au néant de ce lieu ?”, demande Robert Jan van Pelt, qui prône une expérience du vide plutôt qu’une expérience en toc faite de rafistolage. »