Il s’agit sans doute de l’ouvrage le plus connu sur le sujet. C’est un texte à la frontière entre l’histoire et la philosophie, ce qui fait à la fois sa difficulté et sa facilité. Le livre est assez facile à comprendre dans la mesure où une grande partie consiste à relater des événements historiques assez faciles à suivre. La difficulté consiste à en extraire les analyses philosophiques qu’Arendt effectue. Or, si ce livre est célèbre, ce n’est pas pour les événements qu’il rapporte mais pour l’interprétation qu’il en fait. Arendt, philosophe juive allemande exilée aux États-Unis pendant la guerre, enseigne à l’Université de New York où elle a déjà acquis une grande renommée.
Quand le procès Eichmann débute dans les années 60, elle propose au journal New Yorker de suivre le procès et d’en tirer une série d’articles. À travers ce livre, elle fait notamment apparaître la notion de « banalité du mal ».
Ce livre a eu un retentissement énorme et a valu beaucoup d’ennuis à Arendt qui a été trainée dans la boue, taxée d’antisémitisme…. Mais il a eu aussi une influence décisive puisqu’il a montré qu’on n’a pas besoin d’avoir recours à des personnes exceptionnelles pour fabriquer de parfaits bourreaux.
Frédérique Boissard – Professeur de philosophie
Avec ce livre, Arendt a révolutionné notre vision des camps qui jusqu’alors était trop empreinte de manichéisme pour être réellement probante.
Ce livre est pour moi une pièce angulaire de l’oeuvre philosophique sur la question concentrationnaire.
Les proportions du massacre ont atteint des sommets ! On a du mal à s’imaginer qu’un simple jugement puisse condamner tout ces crimes !