La citation du jour
« Ce qui m’est apparu avec force, c’est que ce n’était pas la proximité de la nature qui m’avait rendu sensible aux saisons. C’était d’abord et avant tout la conscience que je vivais une expérience unique et circonscrite, qui ne durerait que le temps d’une année. Ces fleurs d’oranger, ces lucioles, ces acanthes, je savais que je ne pourrai plus les revoir. Nous les pensionnaires, nous savions qu’il n’y a qu’un an de vie à la Villa Médicis, donc que nous ne verrions chaque saison qu’une seule fois ».
Ryoko Sekiguchi,
Nagori la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter,
P.O.L., 2018
La citation du jour
« Un auteur anglais a dit : « Les commodités, les toilettes, c’est le lieu pour apprendre l’humilité. » L’humilité, c’est être juste à sa place. Elle se conjugue également, comme pour Spinoza, avec un acquiescement total à soi. Celui qui se dénigre va mendier à l’extérieur l’acquiescement, le bonheur, le plaisir, la joie d’être. Tandis que l’humble, parce qu’il « colle » à la réalité, n’a pas besoin d’importer le bonheur. Le suffisant et celui qui se dénigre sont loin de l’humilité. Le premier se coupe du monde en ne comptant que sur lui-même. Le second se coupe de lui-même en ne comptant que sur les autres. Ce qui m’aide à m’approcher peu ou prou de l’humilité, c’est la consigne d’Epicure qui disait en substance que quand un autre nous critique, c’est plus un gain qu’une perte.
J’aime l’idée que l’humilité, ce n’est pas se formaliser des remarques des autres, mais juste être en accord total avec la réalité du moment. Je ne suis pas ce que j’étais hier, je ne suis pas ce que je serai demain, je suis humblement ce que je suis ici et maintenant. Être humblement, là, signifie totalement, pleinement, joyeusement. »
Alexandre Jollien,
Petit traité de l’abandon : pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose,
Editions du Seuil, 09/2012.
La (longue) citation du jour !o)
La consolation du sauvage
Si je n’avais pas croisé la panthère, aurais-je été cruellement déçu ? Trois semaines dans l’ozone n’avaient pas suffi à tuer en moi l’Européen cartésien. Je préférais toujours la réalisation des rêves à la torpeur de I’espérance.
En cas d’échec, les philosophies de l’Orient cuites sur le plateau tibétain ou dans la fournaise gangétique m’auraient fourni une consolation par l’exercice du renoncement. Si la panthère n’était pas venue, je me serais félicité de son absence. C’était la méthode fataliste de Peter Matthiessen : voir dans leur propre dérobade la vanité des choses. Ainsi procède le renard de La Fonraine : il méprise les raisins quand il comprend leur inaccessibilité.
J’aurais pu m’en remettre à la divinité de la Baghavad-Gita. J’aurais suivi l’injonction de Krishna à Arjuna : considérer d’un même coeur le succès et l’échec. » La panthère est devant toi, réjouis-toi, et si elle n’est pas là, réjouis-toi tout autant », m’aurait-il murmuré. Ah, quel opium que la Baghavad-Gita, et comme Krishna avait raison de faire du monde une plaine sans relief battu par le vent de l’égalité d’âme, autre nom du sommeil !
Ou bien serais-je revenu au Tao. J’aurais considéré l’absence équivalente à la présence. Ne pas voir la panthère m’aurait été une manière de voir.
En dernier recours, il y aurait eu le Bouddha. Le Prince des jardins révélait que rien n’est douloureux comme l’attente. II aurait suffi de me débarrasser du désir de surprendre un animal caracolant dans Ies rocaiIles.
L’Asie, inépuisable pharmacopée morale. L’Occident, lui aussi, possédait ses remèdes. L’un d’ordre chrétien, l’autre de facture contemporaine. Les catholiques cicatrisaient la souffrance par une tactique semi-narcissique et semi-christique. Elle consistait à se féliciter de sa déception : » Seigneur, si je n’ai pas vu la panthère c’est que je ne suis pas digne de la recevoir et je te remercie de m’avoir épargné la vanité de sa rencontre. » L’homme moderne, lui, disposait d’un viatique : la récrimination. II suffisait de se considérer victime pour s’épargner l’aveu de l’échec. J’aurais pu me lamenter ainsi : « Munier a mal placé ses affûts, Marie faisait trop de bruit, mes parents m’ont rendu myope ! En outre, les riches ont flingué les panthères, pauvre de moi ! ». Chercher des coupables occupait le temps et économisait l’introspection.
Mais je n’avais rien à consoler puisque j’avais croisé le beau visage de l’esprit des pierres. Son image, glissée sous mes paupières, vivait en moi. Quand je fermais les yeux, je voyais sa face de chat hautain, ses traits plissés vers un museau délicat et terrible. J’avais vu la panthère, j’avais volé le feu. Je portais en moi le tison.
J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante car la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer (…) »
La panthère des neiges, Sylvain Tesson
Cartooning for Peace : le quizz dessins de presse et coronavirus
Depuis de nombreuses années le Clemi initie à la lecture critique du dessin de presse, Cartooning for peace est pour ce faire un partenaire incontournable ! L’association a mis sur pied un quizz à partir de différents dessins de presse de plusieurs pays. A chaque fois, il est demandé une analyse du dessin à partir de questions simples qui permettent d’apprendre et de comprendre en même temps !
Vous pouvez faire ce quizz seul, en famille. Un bon moment en perspective !
Vous trouverez le quizz en suivant ce lien :
Pour aller plus loin, vous pouvez aller sur le site de l’association en suivant ce lien :
https://www.cartooningforpeace.org/editos/coronavirus-une-epidemie-mortelle/
Et n’hésitez pas à faire le concours de dessin !
https://www.cartooningforpeace.org/projetseducatifs/cartoon-youth-challenge/
Belle journée à toutes et tous !
Le documentaliste, journaliste ravi d’un jour
La citation du jour
Chaque jour, une pensée à méditer, un poème à lire, une phrase extraite d’un livre…
” Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il ,’avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l’accompagna ; mais au bout de ce temps, les parent du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément et sans remède salao ce qui Veut dire aussi guignard qu’on peut l’être. On embraqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.
chaque soir le gamin avait la tristesse de voir le vieux rentrer avec sa barque vide.”
le vieil homme et la mer, Ernest Hemingway
Les lauréats de la librairie l’Ange bleu
Retrouvez les livres et auteurs lauréats des prix Chimères, Réal, Bulles de cristal et Mangawa sur l’esidoc du CDIl’esidoc du CDI du lycée !
Le documentaliste, AFP du jour
Poisson d’avril !0)
Depuis toujours !!!
La BD de Valentin
Valentin est le premier à envoyer sa BD ! Merci Valentin !
pour voir la BD, cliquez sur le lien ci-dessous :
Le documentaliste, journaliste
(moins confiné du coup) du jour :o)
Écoutez des histoires
Bonjour à toutes et tous,
Les acteurs, éditeurs et radios ou podcasts profitent du confinement pour raconter des histoires pour les petits, mais aussi pour les plus grands, puisqu’il n’y a pas d’âge pour écouter une bonne histoire, même écrite pour les petits.
Prenez maintenant le temps d’écouter une histoire en allant par exemple sur le site de radio classique :
www.radioclassique.fr/podcasts/serie/des-histoires-en-musique/
ou encore le soir, sur France Inter :
www.franceinter.fr/emissions/une-histoire-et-oli
ou sur les odyssées, ces grands voyages d’autrefois qui permettent de comprendre le monde d’aujourd’hui :
www.franceinter.fr/emissions/les-odyssees
Il y a d’autres sites, d’autres podcast dont vous retrouverez un sélection sur la page dédiée du site du journal Le Monde là : https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2020/03/28/enfants-confines-des-histoires-a-ecouter_6034725_1655027.html
Bonne écoute à toutes et tous !
Le documentaliste, amoureux des lectures à haute voix, frustré de ne pas pouvoir vous en offrir plus, journaliste du jour