« Au moins dans ces prairies elle n’était plus une veuve de guerre ni une vieille fille, ici elle ne se sentait rien d’autre qu’elle même, sans quoi que ce soit qui la désigne ou la condamne, elle découvrait à quel point il est rare et précieux de n’exister que par soi-même et de ne plus être atteinte par le regard de personne. »
« Le bonheur est en nous. Réjouissons-nous dans la pratique du bien, n’attachons de prix qu’à ce qui peut contribuer à notre élévation morale et nous trouverons la paix et le repos puisqu’il ne dépend que de nous de faire toujours le bien et que tout peut servir à notre perfectionnement. »
« Les sceptiques sur la nature humaine, qui sont nombreux et obstinés, soutiennent que, s’il est vrai que l’occasion ne fait pas toujours le larron, il n’est pas moins vrai qu’elle l’aide beaucoup ».
« Il y a des contrainte du cerveau, mais elles viennent du corps. On n’a que deux yeux, deux mains, donc on va observer et manipuler qu’un seul objet à la fois. {…} Dès que je me connecte à quelque chose, il faut que je me déconnecte du reste. Donc se connecter, c’est se déconnecter ».
Jean-Philippe Lachaux,
Le cerveau à l’heure de l’hyperconnexion
(Conférence filmée les 12, 13 et 14 mai 2017 à L’ÉCHAPPÉE VOLÉE sur le Campus Serge Kampf Les Fontaines, à retrouver là :
Quelle étrange sensation de fouler les feuilles des marronniers au bord du Loing. C’était la première fois que de découvrais Grez aux couleurs de l’automne. J’avais toujours abandonné la maison des vacances à la fin de l’été, quand le goût des mûres encore acides se mêlait à mélancolie d’abandonner mon domaine. Après, c’était Paris, où grand-mère nous rejoignait de temps en temps – et je laissait dormir en moi l’idée de Grez jusqu’au printemps suivant. »
« Marcher, penser, l’un ne va pas sans l’autre dit Montaigne : « Mon esprit ne va si les jambes ne l’agitent ». {…} Il y a autant de façon de marcher que de marcheur, et l’on pourrait aussi bien décrire la marche comme une façon de vider l’esprit, ou plutôt de le filtrer, d’écarter le superflu et d’atteindre l’élémentaire. L’élémentaire, c’est à dire au moment où toutes les marches finalement se ressemblent, lorsque le marcheur oublie où, comment et pourquoi il marche. Lorsque, comme le dit joliment Virginia Woolf, « les pensées en marchant sont faites à moitié de ciel ». Lorsqu’il cesse d’être le sujet du paysage et s’y fond dans une cénesthésie qui mélange les odeurs, le paysage, les sons, sa fatigue et sa sueur, et qu’il éprouve cette pesanteur rassurante qui le tient mais ne le retient pas, un pied devant l’autre, dans une instabilité qui réaffirme sans cesse son ancrage dans le sol. »