« Le loup est affreusement mal à l’aise. Pour rien au monde, il ne détournerait la tête. Pas question de se remettre à marcher. Résultat, son œil s’affole de plus en plus. Et bientôt, à travers la cicatrice de son œil mort, apparaît une larme. Ce n’est pas du chagrin, c’est de l’impuissance et de la colère.
Alors le garçon fit une chose bizarre. Qui calme le loup, qui le met en confiance. Le garçon ferme un œil.
Et les voilà maintenant qui se regardent, œil dans l’œil, dans le jardin zoologique désert et silencieux, avec tout le temps devant eux. »
Daniel Pennac,
L’oeil du loup,
Pocket, 1997