« Si j’étais directeur d’une usine, ou propriétaire d’un château, éprouverais-je aussi cette fierté que je ressens, cette affection profonde que j’éprouve pour ce qui n’est, je le sais bien, qu’un assemblage de morceaux de bois, mais qui est « mon bateau », se demanda Ange-Marie, tout en montant la coupé. Non, certainement pas !… Une usine, un château, cela ne vit pas, ce ne sont que des machines à gagner de l’argent ou à meubler le paysage !… Tandis que Constance vit, bouge, se bat contre les vagues… Si un bateau n’a pas d’âme, il mériterait bougrement d’en avoir une ! »
Yvon Mauffret, Les mariés du Cap Horn,
Liv’Editions, 05/2003