“Aider à écosser les petits pois
C’est presque toujours à cette heure creuse de la matinée où le temps ne penche plus vers rien. Oubliés les bols et les miettes du petit déjeuner, loin encore les parfums mitonnés du déjeuner, la cuisine est si calme, presque abstraite. Sur la toile cirée, juste un carré de journal, un tas de petit pois dans leur gousse, un saladier.
on n’arrive jamais au début de l’opération. On traversait la cuisine pour aller au jardin, pour voir si le courrier était passé…
– Je peux t’aider ?
Ça va de soi. On peut aider. On peut s’asseoir à la table familiale et d’emblée trouver pour l’écossage ce rythme nonchalant, pacifiant, qui semble suscité par un métronome intérieur. […]
La suite ce ce très court texte dans le recueil de Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.