[…] Quand mon père me prendra contre lui, on fera tous les deux semblant de ne pas savoir que je ne dors pas. Le froid nous traversera.
– On est arrivés…
Je sentirai les rainures de la banquette imprimées sur mon visage. On grimpera dans les étages, à travers les couloirs et les chambres glacés. Mais je retrouverai le bruit des portes, celui du pas de mon père sur les différents sols, l’odeur de l’escalier de pierre, cet atlas sensible de la maison que je parcours comme si j’avais les yeux ouverts. Je reconnaîtrai aussi le lit sur lequel on me pose.
On retire mon manteau en me tordant le bras. L’art délicat, l’art impossible de déshabiller un enfant qui dort.
Les draps sentent la pluie et la cire. […]
Belle fin de semaine !
Le documentaliste