A ceux qui sont morts pour que nous vivions. In memoriam
Le documetaliste
« Si la guerre éclate en Europe, jamais je ne connaîtrai la vérité sur cet homme qui chevauche un avion frappé de l’étoile rouge. Si la guerre éclate, nous serons déchaînés l’u contre l’autre comme des loups affamés. Un ami mien, de mon univers, un ami patenté et non point un de ceux que j’imagine, tombera sous les coups de ce pilote. A cet instant je serai dévoré par la malfaisance de la guerre et j’aurai perdu tous mes amis potentiels que sont les pilotes russes. Je me réjouirai de leur mort, je serai fier de détruire leurs beaux avions avec mes roquettes et mes canons. Mais si je glisse dans la haine je serai inévitablement un homme diminué. Si j’en suis fier, je ne mériterai pas qu’on soit fier de moi car tuer cet ennemi sera le début de ma propre mort. Et tout cela m’attriste, dans cette nuit trop noire et trop belle pour que l’on puisse distinguer une étoile rouge de l’étoile blanche peinte sur mon avion… »
Richard Bach
(cité et traduit par Pierre Closterman en 1973)
Stranger to the Ground,
Casssel and C°, Londres, 1963