Les esclaves libérés ?
Jusqu’en 1794, les révolutionnaires n’ont pas tous la même attitude vis à vis de l’esclavage. Certains pensent que cette pratique doit durer. D’autres qu’elle doit être abolie.
Nous avons interrogé Nicolas Ruault, un Parisien qui est favorable à l’esclavage. Ce citoyen pense que les Noirs sont barbares et ignorants, et qu’ils abuseraient de leur liberté si on leur laissait. Ils n’en profiteraient pas et n’en feraient pas bon usage puisque même les Blancs, société dite plus avancée et supérieure, n’y arrivent que difficilement. Nicolas Ruault propose donc que la liberté des Noirs, qui est pourtant née avec eux, soit utilisée comme récompense s’ils se sont bien comportés.
Les députés français disent que tous les Hommes sans exception sont libres, sans distinction de couleur. Par exemple, Lacroix, un des députés, dit que les Français se sont battus pour une liberté à laquelle tout le monde a droit, et que les Noirs sont en train de faire de même.
Des alliés dans ce combat ?
Certaines personnes agissent pour libérer les esclaves. Les esclaves, eux-mêmes, se révoltent contre leurs maîtres pour être affranchis. Il y a aussi Toussaint-Louverture, un gouverneur anciennement esclave, qui a pris la tête de St Domingue, révoltée contre les colons français en 1793. En 1797, il prend entièrement le contrôle de la partie française de l’île, qui parvient à se libérer des Français. Cependant, il y a quelques mois, Napoléon Bonaparte envoie des armées rétablir l’ordre à St Domingue et arrêter Toussaint-Louverture. Les députés aussi ont défendu les Noirs et l’abolition de l’esclavage. La liberté est ainsi rendue aux esclaves et aux Noirs.
Napoléon rétablit l’esclavage ?
Malgré tout, à partir de 1802, la France revient en arrière. L’esclavage est rétabli. Napoléon Bonaparte, en écoutant des avis exagérés, rétablit l’esclavage dans les colonies. En effet, Etienne Bruix utilise des arguments exagérés pour convaincre l’empereur. Il pense par exemple que si les Noirs sont libres, ils nuiront aux colonies, et à la sécurité de leur maître qui n’aurait plus autorité sur eux. Ils refuseraient de travailler ou ils se rebelleraient. On peut donc dire que les avis de M. Ruault et M. Bruix sur la question se rejoignent sur le point où si les esclaves sont libres, ils abuseront comme des barbares de leur liberté et nuiront à la sécurité et la réputation de leur lieu de travail au lieu de rester fidèles à leur maître.
Lili-Blanche Vichet, le 12/08/1802
Journaliste sur terrain de