Archives mensuelles : mai 1534

11 mai 1534

Lors de notre visite de l’île, j’ai aperçu entre les arbres des petites cabanes faites de peaux de bête. Nous nous sommes dirigés vers les habitations et nous avons découvert qu’une tribu y habite. Elle est appelée les Iroquois.

C’est un peuple avec une grande culture qui paraît assez amical, exprimant assez clairement l’envie de commercer avec les Européens. Ces autochtones pêchent le loup marin et le phoque du Groenland mais également les petites baleines comme le béluga et le marsouin. Ils se déplacent pour la pêche en groupe sur des barques qu’ils fabriquent et qu’ils appellent pirogues. Elles sont faites d’écorce de bouleau. Ces embarcations sont légères, elles sont adaptées pour aller sur tous types de rivières de la région. Leur savoir faire concernant la pêche et la navigation vont nous aider pour commercer. Ces autochtones sont un peuple qui a sa propre religion, et leur spécialité est de construire des paniers en frêne et en foin. Leur mode de vie est fondé sur l’horticulture. Leurs vêtements sont composés de près de douze peaux de bison. Les femmes travaillent les peaux ; pour les aiguilles, elles utilisent des pattes de caribou ou de cerf. Parmi leurs vêtements, il y a des tuniques, des jambières et des mocassins à partir de peau d’animal. Leurs tuniques sont faites avec des peaux communes alors que les autochtones nordiques et des régions boisées utilisent des peaux de cerf, ceux de plaines mettent des peaux de bison.

10 mai 1534

Dès mon arrivée à Terre-Neuve avec mon équipage de soixante et un hommes, la première chose qu’on a vue a été les vastes et immenses montagnes qui sont incomparablement plus hautes que celles de mon pays. Émergeant derrière les montagnes, on voyait des arbres si gigantesques qu’ils semblaient atteindre le ciel et sur la neige, qui fondait, on a aperçu des feuilles de mille formes d’un vert foncé. On a même remarqué des fleurs de toutes les couleurs qui poussaient de la terre. J’ai surtout vu des animaux avec des étranges ramures et j’ai vu dans la lumière du soleil que ses yeux brillaient comme les étoiles dans le ciel, la nuit, pendant notre traversée. Il semblait avoir un museau de vache et le reste du corps semblait être celui d’un âne ou d’un cheval, mais il avait des choses sur la tête qu’on ne peut comparer à aucun animal sur notre terre sainte, d’étranges cornes comme celles d’une vache mais plus longues et déformés. Je suppose que cet animal est herbivore, puisqu’il était en train de manger de l’herbe.

Le paysage était si beau que je ne pouvais pas le comparer à aucun autre du monde et les grands arbres de mille essences me coupaient le souffle et je n’osais plus parler. Il y avait beaucoup de sortes d’oiseaux qui chantaient. A la fin de la journée on a vu un coucher du soleil magnifique.